The Impact of Social Movements on Gendered Well-Being in Europe

Le livre présenté dans ce chapitre introductif est issu du dernier d’une série de cinq symposiums internationaux financés par le programme COST (Cooperation in Science and Technology). Ce symposium a permis à des scientifiques mobilisant la perspective genre dans leurs différentes disciplines de présenter et discuter des études comparatives afin de mieux comprendre le rôle des mouvements sociaux dans les mutations du « bien-être » des femmes et des hommes. Les travaux ont notamment mis en lumière l’importance des rapports sociaux de sexe au sein des mouvements sociaux, ils ont montré comment ces facteurs peuvent contribuer (ou non) à l’augmentation des capabilités des participant-e-s, comment ils exercent une influence sur la mise au point des stratégies, sur l’organisation et sur le succès des mouvements sociaux. Malgré cela, l’importance de ces facteurs reste méconnue et la catégorie de genre est trop souvent négligée dans l’étude des mouvements sociaux. Le concept de « bien-être », quant à lui, est rarement mis en perspective avec la question de savoir en quoi les positions respectives des femmes et des hommes informent la manière de définir le « bien-être » pour différentes personnes et dans différents contextes culturels, économiques et politiques. L’approche par les capabilités discutée dans ce livre apporte une contribution significative en vue de « genrer » la question du bien-être, cela de deux façons principalement : d’une part en s’intéressant à la manière dont les ressources sont distribuées entre femmes et hommes et aux facteurs de conversion disponibles pour convertir ces ressources en bien-être, d’autre part en s’intéressant à la question de la délibération démocratique afin de voir comment les mouvements sociaux ont contribué à promouvoir le débat public à propos de la notion de bien-être et par là même à « genrer » cette notion.

Résumé : Sarah Kiani