Suisse. Soins à domicile, leur marchandisation et le statut des soignant-e-s comme des soigné-e-s

Depuis quelques années, le système de santé dans son ensemble connaît des transformations d’ampleur. L’aide et soins à domicile n’est pas épargné [1]. Dans le canton de Vaud, le personnel du secteur a été récemment confronté au déploiement du programme IRIS, acronyme d’Intégration du RAI (Resident Assessment Instrument). Il s’agit d’un dispositif élaboré aux États-Unis en 1983. Il implique le minutage des tâches et des prestations fournies par les salariés du secteur dans le but d’établir un plan de prise en charge individualisé. L’Association suisse des services d’aide et soins à domicile (ASSAD) a décidé d’adopter le RAI-Domicile pour toute la Suisse, ce qui représente un tournant pour ce secteur, notamment avec l’introduction d’outils mobiles de travail (tablettes) permettant la traçabilité de chaque prestation fournie par le personnel soignant ou auxiliaire. Le Tessin a été le premier canton à adopter ce système en 2001. Après une période test de 9 mois dans 10 CMS (Centre Médico Social) du Nord vaudois en 2012, ce système est entré en vigueur dans tout le canton de Vaud le 1er novembre 2014. L’introduction d’IRIS a des conséquences importantes sur les conditions de travail du personnel des soins à domicile – constitué presque exclusivement de femmes – ainsi que pour tout-e-s les usagers.

Auteur·e·s
De Rham Geneviève
Références

De Rham, G. & Martinelli, A. (2014). Suisse. Soins à domicile, leur marchandisation et le statut des soignant-e-s comme des soigné-e-s. A l'encontre, mis en ligne 7 novembre.