Dans ce chapitre d’un ouvrage sur les liens entre corps et identité, Hélène Martin, Raphaëlle Viens-Bessette et Rebecca Bendjama évoquent une partie des résultats liés à une recherche financée par le Fonds national de la recherche scientifique, qui visait à interroger la chirurgie esthétique des organes génitaux comme pratique sociale à partir d’une approche en études genre. En s’appuyant sur l’analyse d’entretiens réalisés avec des médecins qui pratiquent ce type de chirurgie, elles décortiquent les types d’argumentaires mobilisés. Elles mettent en évidence le recours au registre de la réparation ou de la correction de défaillances naturelles et celui de l’émancipation face à des altérations culturelles, les interventions se justifiant dans les deux registres par la visée d’optimisation du bien-être sexuel. Leur analyse montre que, appréhendée comme une pratique de modification du corps, la chirurgie esthétique des organes génitaux renseigne sur les normes de sexe et de sexualité, qu’elle contribue à produire.
Résumé: Noémie Pulzer