Le propos de ce chapitre est de revenir sur la mise en place récente en Suisse de nouvelles formes d’habitats spécifiques dits alternatifs que sont les colocations pour personnes âgées atteintes de troubles cognitifs, de présenter ces expériences dans leurs spécificités, mais également d’expliciter les limites qui apparaissent à l’aune de l’évaluation de ces premières expérimentations (Hugentobler et Brzak, 2016 et 2018). Afin de les restituer dans leur historicité, nous commencerons par présenter l’histoire du développement du group living en Europe (vie en appartement communautaire pour les personnes âgées), puisque ce sont diverses expérimentations originales qui sont à la base des projets qui se développent en Suisse. Cela permettra de comprendre en quoi les projets suisses s’y réfèrent et s’en distinguent, en explicitant les objectifs initiaux et annoncés, et en présentant les quelques évaluations auxquelles elles ont donné lieu. Enfin, il s’agira d’interroger l’absence d’uniformité et de directives politiques à l’égard de ces nouvelles formes d’habitat qui demeurent extrêmement minoritaires (ou à l’état de projets pilotes) quelles que soient les déclarations d’intention (Ettlin, 2016).