L’aide sociale est la cible des critiques, jugée trop chère, inefficace et favorisant la déresponsabilisation des personnes. Une nouvelle catégorie de personnes est au centre des débats : les jeunes. Ceux-ci, dont on dit que leur nombre augmente drastiquement dans les statistiques de l’aide sociale, font l’objet de traitements particuliers qu’ils n’ont pas la possibilité de choisir et qui sont censés favoriser leur insertion dans le monde du travail.
Ce texte de Véréna Keller, fondé sur une recherche menée dans le cadre du Fonds national de la recherche scientifique et sur une publication de 2005, cherche à comprendre dans quelles transformations de l’aide sociale s’inscrit cette catégorie, les jeunes. Historiquement, les critères donnant droit à l’aide, bien qu’ils aient évolué, se basent principalement sur le concept de proximité géographique, l’incapacité physique de travailler et la docilité. Les jeunes adultes, généralement en bonne santé et dont l’incapacité paraît choquante, cumulent les attributs de « mauvais pauvres ».
Pourtant, si l’on se penche sur les données à disposition, il est très difficile de trancher sur la réalité de l’augmentation des jeunes en situation d’assistance, plusieurs paramètres devant être pris en compte. Le jeune, figure de l’assisté indigne, n’est pas considéré comme un citoyen à part entière, toujours objet de méfiance et de contrôle. Cette tendance de l’aide sociale se généralise et montre que bien que l’aide soit un droit, elle n’est pas toujours considérée comme tel.
Résumé : Sarah Kiani.