Cette enquête, effectuée dans diverses petites et moyennes entreprises, a comme point de départ la question de savoir comment les restructurations influent sur les salariés et en particulier les « cols blancs », entendus comme les salariés appartenant au tertiaire, les employés de bureau principalement, mais également les cadres.
En particulier, dans quelle mesure les styles d’engagement se modifient-ils ? Vont-ils nécessairement toujours dans la direction voulue par l’entreprise ? Quelles sont les stratégies de résistance ?
Cette recherche, effectuée en Suisse dans 10 PME sur une centaine de personnes, montre que les styles d’engagement sont sensibles à la restructuration et en partie transformés par elle. Cependant, ces changements ne se font pas forcément dans le sens voulu par l’entreprise. Les cols blancs ne semblent pas se satisfaire, ou alors très peu, du type d’entreprise « déstructurée », les entretiens laissant transparaître un sentiment d’injustice souvent largement partagé.
Les cols blancs étant dans un rapport de travail dans lequel l’engagement est considéré comme leur propre responsabilité et leur contribution à l’entreprise, engagement souvent flou et imprécis, ils s’inscrivent ainsi dans le mouvement actuel de précarité du travail tout en se faisant les vecteurs de la culture de la responsabilité individuelle dans l’entreprise.
L’ouvrage de Marianne Modak et Françoise Messant décortique ainsi la notion d’engagement en proposant des typologies de classement d’entreprise et des modèles de responsabilité au sein de l’entreprise.