Lutter contre la pauvreté : une détermination collective

La Suisse est un pays d'opulence qui cache pourtant des problèmes de précarité et d'exclusion. Cette invisibilité est encore renforcée par l'inexistence d'une véritable volonté politique de lutter contre la pauvreté, alors que la Suisse en possède largement les moyens.

Le fédéralisme a pour conséquence de renforcer la territorialisation de l'aide en rendant chaque canton responsable de sa gestion de la pauvreté et de l'aide sociale. Les cantons ainsi que les communes assistent à une croissance importante des charges sociales et des dépenses qui y sont liées. Le ciblage des prestations, créant une politique sociale « à deux vitesses », partageant les citoyens entre méritants et non-méritants de l'aide, est une perte de la notion de droit social favorable au maintien de la paix. Les travaux scientifiques peuvent rendre compte de la situation réelle dans laquelle se trouvent les personnes précaires et ainsi remettre en question le sens commun qui attribue ces dépenses importantes à des abus commis par des assisté-e-s. Pourtant, de nombreuses lacunes sont encore à combler dans ces recherches. Dès lors, ne serait-ce pas l'idéologie qui l'emporte sur la réalité sociale ?

Il est nécessaire aujourd'hui, pour lutter efficacement contre l'exclusion, de lier prise de conscience et pression politique et d'engager tous les acteur-ice-s dans un processus de réflexion sur les stratégies à adopter. Celles-ci doivent dépasser les cloisonnements et être fondées entre autres sur la reconsidération de la suprématie et l'indépendance de l'économie, ainsi que sur l'amélioration de la formation.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Rossini Stéphane
Références

Rossini S. (2007). Lutter contre la pauvreté : une détermination collective. In Jeune et pauvre : un tabou à briser! Prévenir et combattre la pauvreté des enfants et des jeunes (pp. 47-53). Berne: Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse.