Les nouveaux modes de gestions et leurs conséquences sur l'humain

Charles Chalverat dresse un constat assez sombre de l’évolution du travail des professionnel-le-s du domaine socio-éducatif. Les restructurations effectuées suivant le modèle de la nouvelle gestion publique (NGP) induisent beaucoup de pression, de contradictions et de souffrance dans leurs activités. L’évolution de la profession est perçue comme déshumanisante : réduction des marges de manœuvre, manque de temps pour construire une réelle relation avec les usagers, absence d’alternative dans la gestion de son travail. La rationalisation prime sur la recherche de sens et de réelles solutions pour les usagers. Alors que nombreuses institutions se restructurent, les professionnels ne sont que peu consultés dans ce processus. L’auteur ne remet pas en doute le fait que les institutions soient amenées à se transformer et à se différencier, mais il estime que le management issu de la NGP confond différenciation et rationalisation. Cette rationalisation induit des effets sur la confiance, voire sur la santé au travail, alors que le métier demande fiabilité et stabilité. L’absentéisme, le stress et la souffrance au travail sont observés dans beaucoup d’institutions sociales et éducatives, mais l’importance du phénomène reste sous-estimée. Pour l’auteur, si les professionnel-le-s désirent contrer cette évolution, cela passe par la nécessité de poser des actes, de réapprendre à défendre la spécificité du domaine social pour qu’il ne soit pas lu par le seul prisme financier. Les professionnel-le-s doivent ainsi se saisir de chaque action leur permettant de prendre du recul et d’exercer leur fonction critique.

Résumé : Daniel Prélaz.

Auteur·e·s
Références

Chalverat, C. (2011). Les nouveaux modes de gestions et leurs conséquences sur l'humain. Actualité Sociale, 35, 11-13.