Les conceptions de l'égalité à l'épreuve de l'Etat social actif

Ces dernières décennies voient progressivement s’imposer l’Etat social actif qui ne se contente plus uniquement d’indemniser les personnes sans emploi mais qui tend à mettre en place des mesures actives visant leur réinsertion professionnelle. Une vision marchande des dépenses sociales appelées à devenir rentables voit le jour parallèlement à un développement considérable des attentes vis-à-vis des bénéficiaires. Ces mutations s’accompagnent d’une pluralité de conceptions normatives de politiques sociales et de nouveaux outils analytiques sont nécessaires. C’est à ce besoin que cet article désire apporter une contribution.

L’Etat social actif dispose de plusieurs bases informationnelles possibles. L’une d’elles, les ressources, que certains auteurs considèrent comme trop abondantes, serait responsable de l’inaction du bénéficiaire. D’autre part, il s’agit d’agir sur ce qu’Amartya Sen (1999) nomme les facteurs de conversion, l’action sur les seules ressources étant insuffisante. Plusieurs modèles coexistent, dont les politiques de l’employabilité prônant une vision instrumentale et économiciste des individus, mais aussi l’approche par les capabilités d’Amartya Sen qui met l’épanouissement de l’être humain au centre de sa réflexion. Les politiques de l’employabilité stigmatisent les personnes sans emploi alors que l’approche par les capabilités pose la question du choix véritable des personnes de vivre la vie qu’elles désirent et ainsi accorde une place importante aux aspirations des individus.

Résumé : Sarah Kiani.