La responsabilité sociale de l'entreprise à l'aune des restructurations. Une étude de cas dans l'industrie des machines suisse

Cet article interroge les nouveaux discours qui visent à promouvoir la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) dans le cadre des processus de restructuration. Il permet de rendre compte des limites d’une gouvernance exclusivement entrepreneuriale et de celles du système suisse, privilégiant la non-intervention des acteurs sociaux comme des pouvoirs publics et s’en remettant à la responsabilité des directions d’entreprise. Cette analyse se base sur l’étude du cas Tornos, entreprise qui se voulait soucieuse de promouvoir le dialogue social tout en disant offrir de bonnes conditions de travail. L’article se divise en deux parties, une première qui s’attache à décrire le cadre légal suisse et ses possibilités et une seconde qui se focalise sur l’application du droit dans le cas Tornos.

Cette étude permet de mettre en évidence plusieurs faiblesses : l’absence d’un cadre légal contraignant donnant à l’employeur une position dominante, une intervention de l’Etat qui ne vise pas à maintenir les emplois mais à prendre en charge socialement les personnes licenciées, un manque d’intervention des autorités helvétiques ainsi qu’une certaine faiblesse des syndicats qui, bien qu’implantés au sein de l’entreprise, manquent de cadre légal et privilégient les solutions négociées.

Le cas Tornos s’inscrit dans une perspective managériale de la responsabilité sociale d’entreprise. Cet article permet de rendre compte de l’insuffisance d’une telle perspective et de la nécessité de privilégier d’autres formes d’action afin de permettre une régulation réflexive.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Badan Philippe
Bonvin Jean-Michel
Références

Bonvin, J.-M., & Badan, P. (2007). La responsabilité sociale de l'entreprise à l'aune des restructurations. Une étude de cas dans l'industrie des machines suisse. Travail et emploi, 109, 59-68.