La prise en charge des "incurables" et "infirmes" dans le canton de Vaud au XIXème siècle

Cet article tiré de la thèse de doctorat de l’auteure traitant de l’histoire du corps handicapé en Suisse romande, s’interroge sur les moments-clés de la prise en charge des indigents dans le canton de Vaud. Quelles sont les raisons qui amènent les incurables et infirmes à représenter un nouvel enjeu de la philanthropie privée du jeune Etat de Vaud ?

La société lausannoise, société de notables vaudois, est fondée en 1827 dans le but d’aider les communes les plus pauvres à secourir les incurables et infirmes, souvent laissés pour compte, en les plaçant en pension ou en recourant au secours à domicile. Cette action philanthropique rencontre un certain succès et participe à l’ascension de l’élite bourgeoise locale. Cette société est soutenue financièrement par l’Etat entre autres, qui lui procure une source d’argent régulière jusqu’en 1850 environ. L’ascension au gouvernement des radicaux, critiques envers l’initiative individuelle, le caractère sectaire des institutions privées et le manque d’autorité de la société lausannoise, fait pencher la balance en faveur d’une action étatique. Celle-ci est argumentée autour de deux piliers chers aux radicaux, les droits des citoyens et le devoir de la nation. Un établissement cantonal pour vieillards, incurables et infirmes, incluant explicitement les « vieillards infirmes », catégorie qui n’avait jusqu’alors pas fait l’objet d’un traitement spécifique, voit alors le jour sous l’égide des radicaux qui constituent au cours du XIXème siècle de nouvelles catégories d’actions publiques et renforcent l’interventionnisme de l’Etat.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Kaba Mariama
Références

Kaba, M. (2008). La prise en charge des “incurables” et “infirmes” dans le canton de Vaud au XIXème siècle. Revue historique vaudoise, 116, 245-254.