Quelle innovation sociale pour les soins à domicile ?

Pierre Gobet, professeur à la HETS&Sa | EESP

La réalité des soins à domicile diffère notablement de canton en canton. Certains cantons romands, comme Genève et Vaud, où ils sont remarquablement développés, y voient un service public à même de différer le placement en EMS, si ce n'est de l'éviter purement et simplement. En revanche, en Suisse allemande, ils sont plutôt perçus comme un marché au potentiel d'autant plus prometteur que le nombre de personnes âgées est appelé à croître dans les 30 ans à venir.

Au delà de ces différences, on observe pourtant un même schème de développement. Visant à améliorer l'économicité du dispositif, il mise essentiellement sur la centralisation des prestations, la standardisation des procédures et l'approfondissement de la division du travail.

On admet ainsi que la démarche qui fut développée avec tant de succès pour le monde industriel du début du 20^e siècle peut être appliquée avec autant de bonheur dans les domaines du soin à la personne un siècle plus tard.

Les sciences sociales – sociologie du travail, théories du care, mais aussi la science de la gestion et travaux empiriques – ont montré les limites de cette analogie. La critique n'en est plus à faire. Et pourtant, les pratiques ne changent pas. Dans cet exposé, nous postulons que si tel est le cas, c'est avant tout parce que l'on ne sait pas comment faire autrement. Pourtant, les pistes alternatives existent. L'organisation en réseau ou l'approche projectuelle du travail en sont des exemples, que nous voulons explorer à travers la présentation du projet de recherche financé par la CTI qui débute en mai 2016.

Références bibliographiques en lien avec la présentation.