La reconnaissance du parent non statutaire : une étude auprès de couples homo- et hétérosexuels

• Pascal Gaberel, professeur à la HETS&Sa | EESP
• Marianne Modak, professeure à la HETS&Sa | EESP

L'étude porte sur une population de familles recomposées et homoparentales dont le trait commun est d'être des "institutions incomplètes" du point de vue de la parentalité. Les principaux résultats de l'étude montrent que la reconnaissance privée, familiale, du rôle d'un parent dit "non statutaire" du point de vue légal passe par cinq "actions de reconnaissance" mobilisées par le parent non statutaire (PNS) et son ou sa partenaire. Ces actions se déploient selon différentes séquences temporelles qui sont soit anticipatrices et stratégiques, soit réactives et tactiques et elles dépendent des styles d'interaction déployés par le couple.

L'étude propose une interprétation originale des typologies conjugales qui s'appuie sur les deux composantes du couple, à la fois relation interpersonnelle (cohésion) et rapport social de sexe. Mais si les actions de reconnaissance relèvent bien, dans l'esprit de l'individualisme familial, de régulations normatives privées et si certaines configurations familiales parviennent à alléger l'emprise de la division sexuelle du travail, la "parenté sociale" reste subordonnée à la conjugalité (biparentalité), d'une part et  la légitimation biologique du statut de parent, d'autre part.