L'action publique saisie par la Pensée sportive : le cas de la loi anti-hooligan en Suisse

Depuis la fin des années 1990, le supportérisme violent a fait l’objet de questionnements qui ont conduit à reformuler la prise en charge juridique et policière d’un phénomène devenu indésirable. Le but de cet article est de documenter l’interprétation du réel à travers l’analyse de la loi anti-hooligan entrée en vigueur le 1er janvier 2007 en réaction à l’émergence d’un problème lié au contrôle du risque sportif. L’article prolonge une étude menée en 2004 et 2008 dans le cadre du PNR 40+ du fonds national de la recherche scientifique concernant l’extrême droite en Suisse. En premier lieu, il identifie les ressaisissements institutionnels mis en place en lien avec la problématique de la violence sportive. Deuxièmement, l’article s’attache à tracer les conditions d’installation de ce thème dans les espaces de discussion concernés. Troisièmement, il offre une analyse des propositions émises, des modes opératoires envisagés ainsi que des outils mis à contribution pour mettre à jour les logiques qui ont permis la promotion de principes d’action. L’article montre que les référentiels qui ont orienté cette lutte contre la violence sportive n’ont pas fait débat. La loi exprime des convictions basés sur deux sources : premièrement, celle de l’idéologie du sport comme vecteur de bonnes pratiques et deuxièmement, une appropriation de modes d’intelligibilité de la violence des supporters issus de sa prise en charge par les sciences sociales.

Résumé : Sarah Kiani

Auteur·e·s
Jaccoud Christophe
Malatesta Dominique
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Références

Jaccoud, C. & Malatesta, D. (2011). L’action publique saisie par la Pensée sportive : le cas de la loi anti-hooligan en Suisse. In A. Gounot, D. Jallat, M. Koebel (Eds), Les usages politiques du football (pp. 165-190). Paris : L'Hamattan.