Les dérives de l'assurance-invalidité se confirment

Suite à l’application de la 5ème révision de l’assurance-invalidité (AI), s’installe une nouvelle philosophie qui va à l’encontre des progrès réalisés depuis plus de 100 ans par le développement des assurances sociales. Cette vision donne lieu à de nouvelles pratiques que dénonce ici Stéphane Rossini.

Bien que la dégradation de la situation financière de l’AI soit problématique, il n’est pas possible d’ignorer les problèmes sociaux au profit des difficultés financières. Les changements apportés par la révision vont dans le sens d’un durcissement de l’accès aux prestations, de la réduction, voir de la suppression des rentes. Ces changements démontrent la prédominance des logiques économiques sur les besoins de la population ainsi qu’une approche de plus en plus restrictive de l’invalidité. Elle implique un dénigrement et une stigmatisation des bénéficiaires, toujours soupçonnés d’abus et ne favorise nullement l’intégration professionnelle. La révision a plusieurs conséquences néfastes dont on peut aujourd’hui, une année après la mise en pratique de la révision, rendre compte : une marginalisation des invalides psychiques, un discrédit envers les médecins indépendants, un état d’esprit policier, des processus d’évaluation des situations approximatifs et des collaborateurs parfois irrespectueux et même humiliants. Stéphane Rossini a interpellé le Conseil Fédéral, pour tenter de freiner la tendance actuelle à l’affaiblissement du principe, pourtant fondamental, de l’assurance sociale au profit de celui d’assistance.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Rossini Stéphane
Références

Rossini, S. (2009). Les dérives de l'assurance-invalidité se confirment. Pages romandes, 1, 2.